IKEA, Dieu du kit

Tout a commencé il y a près de 60 ans, dans un petit village du Sud de la Suède. IKEA, c'est l'histoire de la petite entreprise, spécialiste de l'ameublement du fin fond de la forêt smalandaise qui se lance à la conquête du monde. Aujourd'hui IKEA est partout : Paris Est, Villiers sur Marne, Paris Nord, Roissy, Paris Sud, Evry, Paris Ouest, Plaisir, Paris Sud-Ouest, Vélizy, Paris N-O, Franconville, Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon, Marseille - La Valentine, Marseille - Vitrolles, Metz, Nantes, Montpellier, St Etienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse.


Samedi 3 Mars - Arrivée sur les lieux 14h30 - Départ 19h00.

IKEA, c'est ce charmant magasin où tu tournes pendant 4 heures parce que tu dois suivre les grosses flèches rouges collées sur le sol. Ouais. T'as pas le choix, sinon tu tombes sur des névrosés furax capablent de te dégommer parce que tu marches en contre-sens (Genre IKEA c'est une autoroute aménagée. Si tu vas pas dans le sens de la circulation, t'es mort). Donc déjà, ça commence bien, t'es obligé de suivre le merveilleux parcours. En gros, c'est LA super technique IKEA qui te fait passer là où ils veulent que tu passes. C'est parti. A droite, de magnifiques armoires en bois beige qui sont mises en situation dans de faux bouts d'appart. Trop bien. Tu continues ta visite, tranquillement. Et là, tu tombes sur des trucs, tu savais même pas que ça existait. Genre un épluche-légume en forme de radis, un couteau suisse qui se transforme en grille-pain, une cafetière qui fait du Coca Light, un tabouret transformable en canapé, une cuillère à café en forme d'avion, une bouillotte en poil de ragondin et j'en passe. Ouais. Chez IKEA, il y a parfois des choses très utiles...

Ensuite tu passes devant la literie, les canapés, les bureaux et puis tu finis par te demander « Merde, qu'est-ce que je suis venu foutre ici déjà ? ». Aaaaah bin oui ! T'as oublié que tu devais acheter une étagère. Dommage, tu les as passé. C'était 100 mètres avant. Youhouuu, t'es bon pour refaire un tour de manège. Eh non ! N'oublie pas, on ne marche pas en contre-sens chez IKEA. Que du bonheur... Et en faisant à nouveau le tour, tu remplies encore ton panier de ces choses dont tu n'as pas besoin et qui ne t'intéressent pas spécialement. Eh oui ! Pourquoi tu crois qu'il y a un sens de visite ?! IKEA est intelligent.

Ça y est ! T'es devant les étagères. Tu trouves le modèle de tes rêves. T'es trop heureux. Limite tu baves (ouais y'en a les étagères, ils kiffent grave). Hop hop hop. Après 4 heures de marche, t'as enfin ce que tu voulais : ton étagère, avec en bonus, toutes ces merdes inutiles que tu ne pensais même pas acheter un jour.

Vient l'attente interminable. La caisse. Alors d'abord tu fais la queue pour payer (logique...). Alors le temps qu'ils te demandent ton adresse, ton code postal, ta carte bleue, ta carte d'identité, 25 signatures et si tu choisis ou non l'option livraison, t'en as pour 38 minutes.

Ensuite, t'as une autre queue pour retirer ton étagère avec à ta gauche un distributeur de calories solides à 8€60 le Kinder Bueno, à ta droite un distributeur de calories liquides à 13€ le Coca et 26€ le Coca Light (qui a dit qu'on faisait des économies chez IKEA ? D'abord tu passes devant des trucs tellement bizarres que t'as forcément envie de les acheter, après t'as marché tellement longtemps que tu t'es déshydraté et que t'as faim donc tu profites de la queue au stand de retrait des étagères pour prendre un Coca (Light bien sûr) et un Mars).

19hoo. Fini l'attente interminable. L'étagère de tes rêves est à toi ! Maintenant que IKEA t'a pris tout ce qu'il pouvait te prendre, te voici abandonné sur le parking, sous la pluie avec une étagère en kit de 500kg et de 12 mètre de long, emballée comme une armoire en porcelaine dans un carton inattrapable. Eh oui ! Fallait choisir l'option livraison (80€ en plus). Bref, il ne te reste plus que tes deux mains, ta Twingo, et ton étagère en plomb.

Coffre ouvert, sièges rabattus, visibilité zéro, t'es paré pour ramener ton vestige chez toi. Avec un peu de chance, t'habites au 15ème étage et le kit ne rentre bien évidemment pas dans l'ascenseur.

Le moment préféré et tant attendu de tous : le montage. Alors d'abord, comme toute personne normale, tu sors la notice. Boulon n°1, boulon n°49, tournevis modèle 440C, planche 5, pied gauche 4E620. Ouais, c'est du langage codé. Maintenant que t'as tout ouvert et tout répandu partout avec ton chat qui joue avec les visses, faut bien commencer à assembler. A chaque coup de marteau, à chaque visse, à chaque boulon, on fini toujours par se demander si ça allait bien là et puis tant pis. A partir du moment où ça tient ! Et une fois ton chef d'oeuvre fini, tu te retrouves là, assis par-terre comme un cake, le regard béat avec UNE pièce dans la main. Sauf que toi, tu croyais que t'avais fini, et cette conne, tu sais pas où elle va. Bon, t'es quand même hyper fier de toi, alors tu laisses tomber, tu vas te coucher. Il est déjà très tard, trop tard...