jeudi 4 juillet 2013

Positif, oui mais !

Après m'être extasiée de longs instants sur la fenêtre de lecture du stylo test, j'ai subi une descente vertigineuse digne des plus grandes montagnes russes.
Et si c'était un faux positif ?



Alors comme toute fille qui se respecte et qui excelle dans la théorie du « pourquoi » à toutes les sauces, j'ai cherché des réponses aux milles questions que je me posais. Existe-t-il des « faux positifs » ? Si j'étais vraiment enceinte, pourquoi n'ai-je d'autres symptômes que l'arrêt des règles ? Les tests de grossesse sont-ils tous fiables ? Ai-je attendu suffisamment de temps avant de réaliser ce test ? Dois-je racheter un nouveau test pour être sûre ? L'alcool a-t-il une influence sur le résultat du test ? Hum...


J'entends encore parler de HCG.
Plutôt que de me triturer le neurone à me demander kesako que ce truc, je décide enfin de me renseigner et j'apprends qu'il s'agit de l'hormone chorionique gonadotrope, laquelle est produite au cours de la grossesse, fabriquée par l'embryon peu de temps après la conception et plus tard par le trophoblaste (partie du placenta).
Vu l'état vaseux et peu fiable de ma matière grise, je comprends pas grand chose si ce n'est que cette hormone n'est présente dans tes urines que si tu as un alien en formation dans le dedans de toi-même.

Je lis aussi que les faux positifs, apparemment, ça n'existe pas. Ca me rassure, un peu.

Inévitablement, le mieux est de passer par la case prise de sang. Cette fois-ci, je ne fais pas traîner les choses. J'ai rendez-vous chez le médecin avec l'Homme le vendredi 16 novembre 2012. Le praticien est super content pour nous et en fonction de la date de mes dernières règles, il me prédit déjà le terme de ma grossesse au 24/07/2013. Mais pour lui, j'en suis probablement à un stade plus avancé.
Puis, il me prescrit une prise de sang avec des tas de trucs à rechercher dont je n'avais jamais entendu parler. Le Mâle aussi doit prêter un peu de son Graal à vampires.

J'ai pas osé lui dire que les prises de sang, chez moi, c'était limite phobique et que jusqu'à aujourd'hui, j'avais réussi à n'en faire qu'une dans ma vie.

Le gentil docteur nous parle aussi de toxoplasmose et de rubéole dont l'immunologie sera à vérifier lors de la prise de sang.
Par précaution, tu conviendras qu'en attendant les résultats, le Mâle s'est gaiement fadé la litière du chat pour éviter toute contamination au cas où je ne serais pas immunisée. Il était vraiment ravi.




Enfin, le médecin me fait également une ordonnance pour effectuer une échographie de datation, histoire d'être sûr du moment de la conception de la bête et pour voir si « tout va bien ». Je dois la faire à une certaine date qui dépendra des résultats de la prise de sang (et du fameux taux de HCG).


Oui, mon sang à moi il est rose, parce que je suis une princesse.

Toujours sans traîner, le samedi 17 novembre 2012 à l'aube, on file au laboratoire des vampires, histoire de les nourrir un peu.
Et là, je vois la dame en blouse blanche qui prend 8 flacons. Tout mon sang tombe au bout de mes orteils, puis je fais une descente d'organes. J'ai des fourmis plein les jambes, le teint aussi blanc que les dents des actrices des pubs Colgate et le regard désespérément vide. Quand la dame me demande sur un ton ironique si « ça va ? », je manque de me baver dessus.
Deux possibilités s'offrent à moi : 
- Soit je me barre en courant et je m'étale comme une huître flasque qui tombe de sa coquille sur le carrelage trop blanc pour être honnête du sanctuaire parce que mon sang et mes organes sont restés dans mes orteils 
- Soit je prends toutes les seringues présentes devant moi et je me retranche dans le coin de la pièce en menaçant de piquer quiconque ose m'approcher en hurlant « j'ai le sida, l'hépatite C et je fais du cholestérol ! », tout ça en me balançant d'avant en arrière.
En fait, je suis restée là, comme une nouille trop cuite collée sur le fauteuil de la torture. J'ai fermé les yeux, tourné la tête à l'opposé et puis elle a rempli ses 8 flacons.
C'est tout.
C'était bien la peine de faire péter le tensiomètre.
J'ai cru qu'on allait me donner à manger comme pour le don du sang, mais non. Du coup j'étais trop déçue.

L'Homme, lui, c'est un guerrier. Même pas il a eu peur. Mais c'est un petit joueur. Ils n'ont même pas rempli 4 flacons. Trop la honte !

Et là, le week-end te semble long, très long.

Lundi 19 novembre 2012, les résultats de nos prises de sang sont en ligne !
L'Homme n'est pas enceinte, mais ça, on s'en doutait.
Je lis alors tous ces chiffres, ces noms imprononçables et acronymes comme si on demandait à un gamin de deux ans de lire et de commenter les Pensées de Pascal.
Je cherche désespérément le fameux taux de HCG. Page 1, page 2, ah en bas de la page 3 le voilà. 
Je lis Beta-H.C.G. Plasmatique : 8 850 UI/L.



Là, sur le coup, ça me parle vachement.
Mais après, y'a un joli petit tableau qui en fonction du taux de HCG, détermine à quel stade de la grossesse tu en es.
En suivant les lignes avec mon doigt comme un mouflet qui relit les points numérotés d'un dessin, je constate que j'en serais à 7 voire 8 semaines de grossesse ou encore, à 8 voire 9 semaines (là y'a quand même un truc qui m'échappe dans ce tableau).




Un alien aurait donc bien élu domicile, là, à l'intérieur de moi.

J'apprends aussi que je suis immunisée contre la toxoplasmose et la rubéole. L'Homme était heureux. Fini pour lui le nettoyage des matières fécales pestilentielles de minou.
Sinon, je pense qu'il m'aurait obligé à avorter.

Je rappelle donc monsieur le docteur qui me dit que je peux prendre rendez-vous tout de suite pour l'échographie.

Je suis jouasse.



2 commentaires:

Lauranounette a dit…

:) génial !

Les chroniques de Luna a dit…

Merci Lauranounette :D